L'histoire de la ville de Ribérac

Ribérac signifierait « La Rivière » de l’ancien provençal ribiera, ribeira dérivé lui-même du bas latin riparia, riviéra désignant la rivière, le pays des rives.

En 848, les Normands remontaient la Dronne pour aller piller l’abbaye de Brantôme située en amont. A l’initiative du comte du Périgord et d’Angoumois une construction de défense (un castellarium) fut établie près d’un gué de la rivière. Vers l’an 1000, lorsque les Normands ne représentaient plus de danger, Alchier le Sourd, le seigneur du Castellarium de Ribérac, fonde le château de Ribérac sur les hauteurs de la colline du cimetière actuel. Les maisons de Turenne, de Talleyrand, de Bergerac, de Pons, d’Aydie et de Chapt possèdent successivement ce château. Des habitations s’installent au pied des murs, en descendant progressivement vers le vallon du Ribéraguet. Le château, qui a vu naître le troubadour Arnaut Daniel, au milieu du XIIe siècle, connaît son apogée à l’époque de Marie de Foix de Candale. Cette vicomtesse de Ribérac, petite fille de Marguerite d’Albret, y reçoit en 1565 la régente Marie de Médicis et le futur roi Charles IX. Après les guerres de religion, le château étant en piteux état, les seigneurs le délaissent peu à peu et ne l’habitent même plus, si bien qu’à la Révolution il était en ruine. Il fut complètement détruit au 19e siècle. En 1800, Ribérac devient sous-préfecture jusqu’en 1926. De nombreux édifices du 19e marquent cette époque qui a vu la ville s’étendre de plus en plus jusqu’à nos jours.

FOCUS SUR …………………………….

Arnaut Daniel, né à Ribérac vers 1150, est un troubadour périgourdin de langue d’oc de la fin du XIIe siècle.

Par-delà la renommée dont il bénéficia au cours de sa vie, l’influence d’Arnaut Danièl dans la littérature post-médiévale a été considérable. Ce troubadour de langue d’oc fit tout particulièrement l’admiration des poètes italiens de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. À son sujet, Dante et Pétrarque écrivirent par exemple qu’en tant que « grand maître d’amour« , il fut « le meilleur forgeron du parler maternel« , dont le style « fait encore honneur au pays qui l’a vu naître« .

Il a laissé des poèmes érotiques (manuscrits à la Bibliothèque nationale de France). Arnaut est l’un des tous premiers poètes à écrire des poèmes d’un genre qui sera par la suite appelé sextine, chef-d’œuvre d’acrobatie littéraire largement adopté à sa suite et ayant connu un regain d’intérêt XXe siècle dans l’Oulipo1. La sextine impose que les six vers de chaque strophe se terminent par six rimes disposées alternativement selon la permutation 6-1-5-2-4-3. Le septième et dernier couplet, composé de trois vers seulement, doit comporter les six mots-clés du poème.

©Père Igor